Née à Toulouse, Haute Garonne
Un jour on commence à dessiner, à peindre, à graver, et on continue à dessiner, peindre, graver, comme on continue de respirer, parce qu’on est vivant, et parce que la vie, c’est toute une histoire, une histoire qu’on se raconte comme en rêve, sans se souvenir du commencement ni rien savoir de la suite.
Dessiner, peindre, graver, j’y vois une façon de raconter comment on marche dans la forêt des jours à la rencontre de soi-même, comment on tente d’approcher la contrée lumineuse où la vie serait enfin la sœur du rêve et ressemblerait à l’enfance.
Dessiner, peindre, graver, c’est ma façon de raconter cette histoire-là, qui se retrouve dans les contes du temps passé ou bien dans l’œuvre des poètes. J’ai appris des poètes avant d’apprendre à peindre. Artur Lundkvist, Malcolm Lowry, Octavio Paz, Mahmoud Darwich m’ont ouvert la voie. J’ai eu envie de déployer à ma manière la même approche sensible, les mêmes émerveillements. Je me suis reconnue aussi dans le travail du mouvement Cobra, qui privilégie la sensation du monde, « un animal, une nuit, un cri, et tout ça ensemble », et le choc de la couleur.
Après un début de formation auprès d’A. Joessel à Strasbourg, puis dans le cadre des Ateliers de l’Art Cru à Bordeaux, j’ai appris surtout de mon propre travail, et plus encore de la matière, qui concentre en elle tant de promesses de lumière et de couleur. Je dessine, je peins, je grave au regard de cette lumière-là.